Éveil artistique et culturel

« Un bébé tout seul, ça n’existe pas ». Donald Winicott

Une des spécificité des bébés, c’est leur état de fragilité, de dépendance par rapport à leur entourage. La relation à autrui constitue un élément central, dans ses conditions d’existence, de développement. Les pratiques d’éveil culturel et artistique font parties de cette relation à autrui.

“ Le petit humain a des besoins incontournables. Pour exister, il lui faut un autre que lui-même, du temps, de l’empathie, de l’affection, du corps, des regards, de l’éveil sensoriel, de la symbolique, du langage, des pensées, des projections… Loin d’être fragile, il présente une vulnérabilité native que nos progrès ne doivent jamais perdre de vue afin de concilier modernité et émancipation”. Marinopoulos

Il est important de reconnaître une manière de réceptionner, de ressentir, et de produire des contenus culturels, tout à fait spécifique à la petite enfance, différente de celle des enfants plus âgés et des adultes. Durant les trois premières années de sa vie, le bébé saisit le monde qui l’entoure à travers l’utilisation constante et globale de tous ses sens. De ce fait, ils constituent un public très particulier dans les modes de réception et de partage.

“Un objet d’art sera appréhendé par un tout-petit de manière sensorielle et tactile plutôt que de manière intellectuelle. Pour les jeunes enfants la question de la distance de l’œuvre et de son interactivité avec le spectateur s’envisage de manière tout à fait spécifique vu la particularité du public de 0-3 ans. […] Pour un bébé tout est langage, corps, jeu, expérience”. Sylviane Giampino

L’enfant perçoit déjà des voix, ressent les variations de luminosité et de rythme depuis l’intérieur du ventre de sa mère. Un bébé peut ressentir de la solitude et des angoisses très fortes, sans être à même d’ordonner son chaos intérieur. Par la parole, on l’humanise et on l’aide à surmonter un désarroi qu’il n’a pas les moyens de comprendre ou d’exprimer. En mettant en image, en son, ou en matière, des émotions, l’art joue le même rôle que le langage auprès d’un bébé. Il répond à la “pulsion épistémophilique”, c’est-à-dire au besoin viscéral du tout petit humain de savoir, comprendre et toucher.

L’origine de l’expérience culturelle pour les jeunes enfants se tisse avec le matériel amené par les figures parentales et ensuite avec ses trouvailles et les apports des pairs et des autres adultes qui l’entourent.

  • Revues Le Furet : Le Furet N°102 (sur le thème du livre, sept 2021) ; Le Furet N°96 (mars 2020) : Jamais trop petit.e pour l’art et la culture ; Le Furet N°84 (mars 2017) : L’ART, un jeu d’enfant ! ; Le Furet N°81 (juin 2016) : enVIE de MOUVEMENT ; Le Furet N°78 (sept. 2015) : Ouvrez GRAND vos oreilles ! ; Le Furet N°71 (août 2013) : Comptines et ritournelles, les ressorts de l’oralité ; Le Furet N°58 (mars 2009) : Place aux arts vivants.
  • Revue Enfant d’Europe : Enfants d’Europe N°14 : Les arts pour les jeunes enfants.
  • C. Haussin, S. Rayna, MN. Rubio, P. Séméria, Petite enfance : Art et culture pour inclure, Erès, 2019.

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